Caisse

Publié le par Bidou

Un mot qui raisonne de nombreuses manières !

Commençons par les mauvais souvenirs, pas pour les oublier ensuite mais pour en tirer tous les enseignements. On peut dater l’évènement : le 15 août 1944. Les alliés débarquent à Cavalaire-sur-mer, en Provence. Leur matériel est dans des caisses tout droit venues des Etats-Unis. Avec la liberté, elles apportent un champignon, le chancre du platane. Voilà un arbre dont la durée de vie s’étage de 500 à 2000 ans subitement menacé. L’arbre dont le bois avait servi à confectionner le cheval de Troie, vous vous rendez compte ! Les passagers clandestins du genre chancre du platane sont nombreux. Les bateaux ont colporté bien des parasites à la surface de la planète, avec les rats ou divers supports pour mieux les diffuser. Des graines de plantes s’accrochent aux roues des avions, et maintenant de sont les moustiques qui s’invitent dans les habitacles, avec leurs charge en virus et autres chikungunya[1]. Les espèces animales ou végétales étrangères sont parfois des bénédictions, comme l’ont été la pomme de terre et la tomate en Europe, ou le cheval percheron en Amérique. Mais elles peuvent aussi, faute de précautions, s’avérer destructrices. Introduites parfois par inadvertance, comme le chancre du platane, elles le sont parfois très volontairement, comme les écrevisses américaines qui prennent la place des européennes et déséquilibrent les rivières, qui n’en avaient pas besoin tant elles sont agressées de mille manières. On peut aussi évoquer les tortues de Floride, remises dans la nature quand on en a assez de les nourrir chez soi, et bien d’autres animaux faussement domestiques et qui n’aspirent qu’à se retrouver dans la nature. Celle-ci n’est pas préparée à cette invasion, et quand les espèces nouvelles sont adaptées au contexte, elles font des ravages. Ces phénomènes sont hélas très difficiles à endiguer, et c’est leur quasi irréversibilité qui pose le problème principal. Comment retrouver un équilibre après de telles agressions ? Le réchauffement climatique est d’ailleurs propice à l’acclimatation de ces espèces qui viennent du Sud, et qui ne trouvaient pas dans nos régions du Nord de conditions favorables à leur développement.

Une caisse n’est pas qu’un assemblage de planches. C’est aussi là où on met de l’argent, ainsi que, plus familièrement, une voiture. Deux significations habilement regroupées par la société Caisse-commune[2], qui propose des voitures en auto partage : C’est un service qui consiste à mettre en commun une flotte de véhicules. On peut en réserver une à tout moment par téléphone ou Internet, pour en disposer le temps que l’on veut[3]. Objectif : avoir une caisse quand on veut, et faire des économies sur sa caisse, car ça coûte bien moins cher, pour les utilisateurs occasionnels de voitures que nous sommes pour la plupart, d’avoir accès à la voiture sans devoir en être propriétaire. Cette formule se développe en France et en Europe, d’autres sociétés se mettent sur ce marché, bref les habitudes changent. La France n’est pas la dernière dans ces évolutions que l’on observe, sur la mobilité. Une étude récente du BIPE[4] montre que la France a pris un virage depuis 2003, plus accentué que les autres pays étudiés, le Royaume Uni, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne. De 2003 à 2005, la mobilité automobile (mesurée par le nombre de voyageur-km) s’est réduite en France de 0,8%, de à 0,3% en Allemagne, de 0,2% en Italie, alors qu’elle augmente encore un peu au Royaume Uni, de 0,4% et beaucoup en Espagne, de 2,4%. Ce dernier chiffre s’explique par le rattrapage en cours sur le réseau routier en Espagne. Le retournement de tendance que l’on perçoit en France, Italie et Allemagne s’explique par de nombreux facteurs, comme le prix du carburant et les contraintes de plus en plus fortes sur l’usage de l’automobile, notamment pour le stationnement. L’offre de transports en commun qui se renforce, métro et tramway en ville, TGV en inter urbain, capte une partie croissante de la mobilité sous toutes ses formes, qui, elle, continue à augmenter. Le résultat est que chaque voiture parcoure moins de kilomètres par an. L’auto partage a de beaux jours devant lui, de même que les nouveaux transports en commun. Une vingtaine de projets de tram-train ont été lancés en France récemment. La dernière en date, entre Thann et Mulhouse, en Alsace, va améliorer sensiblement la qualité su service offert aux voyageurs. Il est attendu une hausse du trafic de 60%. Il y a des caisses qui vont rester au garage !

Prochaine chronique : Collection

 



[1] Voir sur ce point Moustique, chronique du 24/02/2006 et n°42 dans Coup de shampoing sur le développement durable, www.ibispress.com

[2] http://www.caisse-commune.com/

[3] Voir Location, chronique du 07/03/2006 et n°37 dans Coup de shampoing…

[4] www.bipe.fr

Publié dans developpement-durable

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