Fenêtre
Fenêtre, un mot aux sens multiples, un mot complexe, donc, pour évoquer le développement durable. Laisssons de côté l'hirondelle de fenêtre et la fenêtre de tir, et démarrons avec la fen^tre de votre chambre.
Une fenêtre, c’est ce à la fois une ouverture et ce qui permet de la boucher, de se protéger. Quand il y eu les chocs pétroliers des années 1970, on a isolé les maisons, et réduit la taille des fenêtres. Au détriment de la lumière du jour, si agréable, et parfois aussi de la ventilation. Pas si simple de bien concevoir une maison, il y a beaucoup de qualités à chercher à la fois, et la fenêtre illustre bien cette équation à résoudre avec sérieux. Jadis, nos aïeux avaient déjà fait des choix de ce type, avec des ouvertures aussi petites que possibles pour se protéger tantôt de la lumière et du soleil, tantôt du froid. Mais aujourd’hui, on a des possibilités techniques qui permettent de combiner larges ouvertures et bonne maîtrise de l’énergie. Bien sûr, si on ouvre d’immenses baies plein Ouest, on aura du mal à éviter les surchauffes des après-midi d’été. Mais avec quelques protections extérieures, et des vitrages performants (très peu émissifs, dans le jargon), on obtient des résultats étonnants, on peut marier lumière du jour, soleil l’hiver, et bonne isolation. Une bonne conception architecturale et de bons produits, et on sort de la contradiction « par le haut », comme le développement durable nous y invite.
Une fenêtre, c’est aussi la partie transparente d’une enveloppe. Quel rapport avec le développement durable ? Et bien, il y en a faciles à recycler, et d’autres non. Si la pellicule de la fenêtre est en plastique, votre enveloppe est composite, elle contient plusieurs types de matériaux, et son recyclage est plus difficile que s’il n’y a que du papier. Il existe des enveloppe avec des fenêtres en papier transparent, et elle ne coûtent pas plus cher que les autres… On parle de design pour l’environnement, vous voyez, ça commence avec des choses simples.
Cette réflexion sur l’éco-design m’amène à penser à Thierry Kazazian, pionnier très ardent de ce qu’il appelait « les choses légères », c’est à dire les produits contenant juste ce qui est nécessaire pour remplir sa mission, et pas plus, tout en restant attractif. C'était un des "80 hommes pour changer le monde", identifiés par Sylvain Darnil et Mathieu Le Roux dans leur livre (voir http://www.80hommes.com/)Et bien Thierry nous a quitté le 30 janvier dernier, et a été enterré samedi dernier. Permettez que ce petit billet lui soit dédié.